Sous le titre Citoyens, mais désobéissants, la Ligue de l’enseignement du Val-d’Oise organisait le 30 novembre son 9e Chantier de l’éduc pop. L’assistante fut nombreuse et attentive.
Consacrée à la désobéissance civile, cette visio-conférence donnait la parole à trois activistes du Val-d’Oise et deux experts. Pour la politiste Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS, « la désobéissance civile est la dernière cartouche que l’on utilise en démocratie ». Elle relevait le paradoxe de ce mode d’action qui « fait rentrer dans la loi des activistes qui se revendiquent hors la loi ».
En matière juridique, la Ligue avait aussi invité Étienne Ambroselli, avocat en droit de l’environnement, bien connu des militants du département pour en avoir défendu certains. D’emblée, il affirmait que « l’État terrorise les militants ». Mais l’avocat invitait à ne pas baisser la garde. Devant les urgences sociales et environnementales (NDLR environnementale), « il faut instaurer un rapport de force ».
Un sentiment d’urgence climatique
Les citoyens engagés qui témoignaient lors de la soirée impressionnaient par leur détermination et leur conscience citoyenne. Laurent Fauquereau, activiste environnemental, Extinction rébellion, Dernière Rénovation, informaticien dans une grande entreprise publique, retraçait son parcours. « En 2019, j’ai découvert que seule une action radicale nous sauverait ». Audrey Boehly, cofondatrice du collectif contre le terminal 4 de l’aéroport de Roissy, expliquait comment elle avait franchi le pas, en tant qu’habitante de Montmorency, située dans le couloir aérien. « Dans les concertations, on fait semblant d’écouter la population. Pour défendre des grandes causes, il faut commencer par le local ». Étienne Coubard, chargé de mobilisation, à Alternatiba, affirmait que « les formes traditionnelles de mobilisation ne sont pas suffisantes ». Mais il convenait que les actions radicales pouvaient générer des tensions. « On est sur une crête entre fracture et adhésion ».
Ce que l’on pouvait peut-être déplorer justement à ce propos, c’est qu’il n’y ait eu aucune opposition à la désobéissance civile qui se soit exprimée ce soir-là. Savoir entendre le pour et le contre dans les analyses et orientations proposées par les webinaires est sans doute une idée à creuser pour les prochains rendez-vous.
Salariés d’institutions, militants associatifs, amis adhérents, bénévoles, … vous êtes invités à suggérer des thèmes pour les prochains chantiers de l’éduc pop.