Notre système d’organisation du temps scolaire est un des plus mauvais d’Europe. Pour que tous les enfants entrent favorablement dans les apprentissages scolaires, il est urgent de le modifier. Aujourd’hui, le décret du 26 janvier sur les rythmes scolaires ouvre de réelles perspectives pour refonder l’organisation des temps scolaires et reconnaît la nécessité de mieux articuler apprentissages scolaires, non scolaires et ressources du territoire.
La réforme des rythmes acte l’importance de faire évoluer le fonctionnement de l’Ecole dans l’intérêt de l’enfant. Dans cette optique, ne renonçons pas à la qualité des activités périscolaires. Sur le fond, elles doivent promouvoir un accompagnement qui associe la culture, l’expression artistique, le sport, les pratiques numériques, les sciences, les techniques, l’environnement, la méthodologie de travail et de projet, la valorisation des compétences non académiques, la citoyenneté, la solidarité… Sur la forme, un encadrement qualitatif indispensable et quantitatif minimum doit être respecté. A ces conditions, le secteur associatif est prêt à innover et impulser des dynamiques pédagogiques enrichissantes pour le système. Il ne le fera pas seul.
Pour l’intérêt de l’enfant et de son éducation globale, il faut rechercher les complémentarités et interactions entre les temps, les espaces, les contenus et les acteurs éducatifs. Des projets éducatifs territoriaux ambitieux supposent donc une concertation effective entre collectivités, associations et enseignants, pouvant aboutir à une organisation des rythmes adaptée au contexte local. Cela suppose aussi que l’institution scolaire, garante de ses propres projets, ne décrète pas seule de l’ordre du jour éducatif d’un territoire et de son organisation. Cela impliquera également de prendre le temps nécessaire à une élaboration véritablement partagée des projets de territoire. Enfin, l’investissement public de l’Etat et des collectivités devra garantir l’équité territoriale de cette nouvelle ambition éducative.
La fédération de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise s’engage à accompagner l’Ecole, les collectivités et les associations pour la mise en œuvre des projets éducatifs territoriaux sur notre département. Nos militants participent aux différents comités de pilotage de « La refondation de l’Ecole » qu’ont installés certaines municipalités du Val d’Oise. Dans le même temps, nous avons renforcé nos relations avec la FCPE 95, afin de redynamiser le collectif « Education 95 » composé de mouvements pédagogiques, de fédérations d’associations d’Education Populaire, d’associations d’élus locaux et de syndicats d’enseignants val-d’oisiens pour optimiser la concertation entre tous ces acteurs éducatifs et participer activement à la refondation de l’Ecole.
Le Président de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise
Guy Plassais