Tel était l’objectif fixé au Ministre de l’Education Nationale au lendemain des élections présidentielles en 2012.
En effet, le gouvernement a sanctuarisé les moyens de l’Education Nationale qui reste un des seuls services publics à bénéficier de moyens humains supplémentaires dans cette période de réduction générale des dépenses de l’Etat.
Malheureusement, la réforme des rythmes scolaires hebdomadaires des élèves du premier degré a supplanté les autres aspects de cette réforme de l’Ecole : Formation initiale des professeurs, refonte des programmes scolaires, renforcement de la continuité éducative entre l’école primaire et le collège, revalorisation du statuts des professeurs des écoles et des collèges, déconcentration de la gestion des personnels de l’Education, etc…, autant d’objectifs indispensables pour améliorer les résultats de l’Ecole de la République.
Ce réaménagement des rythmes de vie scolaire, certes nécessaire, et l’intégration des pratiques de l’Education Populaire dans les projets éducatifs de territoire ( PEDT) à travers la mise en place des nouvelles activités périscolaires s’est heurté depuis 2013 au réalisme gestionnaire des élus locaux qui doivent supporter les charges de ces nouvelles activités tout en anticipant sur les baisses importantes annoncées de dotation générale de fonctionnement par l’Etat durant les années à venir.
Les arbitrages budgétaires des conseils municipaux sont trop souvent défavorables, empêchant la mise en œuvre de projets éducatifs de territoire de qualité. Et même si l’Etat a maintenu les financements d’amorçage pour l’année 2014, de nombreux Maires rognent sur les budgets consacrés à cet aspect de la réforme de l’Ecole, recrutant des animateurs périscolaires sans formation, sur des contrats précaires sous-payés générant un fort « turn-over » dans les effectifs…Du coup, les activités éducatives périscolaires se restreignent généralement à de la garderie pure et simple, n’apportant aucune plus-value éducative, ne permettant pas d’espérer à moyen terme une amélioration du niveau scolaire général et surtout nous éloignant des objectifs de rétablissement de l’égalité de l’accès au savoir pour tous, énoncés en préambule de cette réforme de l’Ecole.
Nous le disions déjà en 2012 dans nos tribunes, l’Education est un investissement pour l’avenir. Faire des économies dans ce secteur d’activités est annonciateur de lourdes difficultés dans le développement de la République.
Profitez du Salon européen de l’Education cette semaine pour venir échanger avec les acteurs éducatifs de tous les territoires, dans le cadre d’une des multiples conférences ou tables rondes qui vous sont proposées sur ce sujet.