La gestion politique de la crise du Covid19 génère des paradoxes. Pour surmonter cette crise sociale accentuée par la crise sanitaire, le Gouvernement incite les Français à s’engager au service de l’intérêt général en accompagnant les plus fragiles. Mais au fil des dernières années les politiques mises en œuvre ont considérablement affaibli le tissu associatif mobilisé pour soutenir les populations les plus touchées. Rappelons-nous, par exemple, la suppression des dispositifs d’emplois aidés et les conséquences sur l’emploi des jeunes et le modèle économique des associations.
Alors que de nombreuses entreprises vont être liquidées, Emmanuel Macron s’accroche à la réforme de l’assurance chômage qui va réduire de 250 € par mois l’allocation moyenne de 910 € pour plus de 800 000 chômeurs.
Tandis que les guichets des services publics ferment et renvoient les usagers vers leurs sites internet, la fracture numérique contre laquelle nous menons plusieurs programmes dans le Val-d’Oise , s’accentue dangereusement. Mythifiant le bénévolat, le Gouvernement promeut la « réserve civique » et brandit sa plateforme numérique qui invite les volontaires en service civique à se mobiliser.
Nous constatons malheureusement depuis plusieurs décennies les limites du bénévolat quand l’échelon de proximité tissé par les associations n’est pas reconnu et soutenu pour accompagner les initiatives locales.
Pour sortir de cette crise, Il serait probablement plus efficace que le Gouvernement fasse davantage confiance aux associations en les considérant comme des partenaires à part entière de ses politiques de relance économiques et sociales.
Éric Forti
Secrétaire général de la Ligue de l’enseignement du Val-d’Oise