Mieux protéger les enfants

©Benoît Debuisser

« Protection de l’enfance : faire du monde de l’animation un relais efficace » était le titre du webinaire proposé par la Ligue de l’enseignement le 29 avril. Il était organisé par Cécile Sajas, déléguée générale de la Ligue 75, à l’initiative de la sensibilisation et de la formation des équipes aux violences faites aux mineurs, avec le concours d’Anne-Françoise Astruc, conseillère auprès de la cour d’appel de Paris, qui fut longtemps juge des enfants, notamment à Bobigny.

En accueillant chaque jour des enfants et des jeunes dans les centres de loisirs, les séjours de vacances… les équipes d’animation socio-culturelle de la Ligue de l’enseignement doivent savoir repérer, écouter les victimes mineures, agir auprès des autorités. Elles doivent ainsi pouvoir faire remonter des « informations préoccupantes » à la cellule de recueil départementale, faire des signalements au procureur, orienter les victimes vers le n° de tel national 119 « Allô, enfance en danger ».

Dans son exposé, la magistrate distinguait bien le cadre pénal et celui de la protection de l’enfance. En réalité, les situations sont plus complexes et nécessitent souvent un travail de dentelle où se croisent différentes institutions et procédures. Exemple, dans une famille, on peut avoir à juger un père incestueux, tout en protégeant l’enfant, également victime du déni de la mère.

 

Bientôt un Mooc

Pour Cécile Sajas, il est important de cibler d’abord les organisateurs et directeurs d’accueils collectifs de mineurs. La deuxième étape consistera à engager la formation continue des professionnels directement au contact des enfants potentiellement victimes. L’ampleur du travail est à la mesure, malheureusement, de la prévalence de ce que subissent les mineurs. Dans son rapport publié en novembre 2023, la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) recense près de 160 000 victimes chaque année. Cela représente 5,4 millions d’adultes concernés dans leur enfance, c’est-à-dire 8% de la population. Outre l’analyse du fléau, les auteurs font des préconisations en matière de politique publique.

Quant à la Ligue de l’enseignement, elle prévoit d’ouvrir un Mooc sur cette thématique à la rentrée de septembre prochain. Une demande de subvention a été soumise au ministère à ce sujet.

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