Profitons pleinement de ces moments de liesse collective que nous offre cette victoire de l’équipe de France à la coupe du monde de football 2018. Après tout on sait que ça ne durera pas et que les occasions de communier dans la joie n’ont pas été si fréquentes ces dernières années. Depuis janvier 2015 les mouvements sociaux ont alternés avec les grands rassemblements populaires de solidarité avec les victimes des attentats terroristes.
Les retombées de cette épopée glorieuse sont multiples. Près de 2 milliards de chiffre d’affaires pour les professionnels de la restauration et des débits de boisson, les fabriquant de télévisions, de vêtements de sports, les journalistes, ce n’est pas négligeable dans cette période où la croissance économique est une obsession.
Sous un autre angle, cette victoire prouve que la stratégie collective, le travail, la coopération, la solidarité, l’humilité et l’engagement, permettent de gagner une compétition internationale. Quel bonheur d’entendre ces jeunes joueurs multicolores, scander la marseillaise, brandir le drapeau français, transmettre les valeurs républicaines à toutes les conférences de presse et pour certains, donner leurs primes de match à des associations locales. C’est à ce moment que les fédérations d’associations sportives et culturelles peuvent rappeler aux pouvoirs publics que cette cohésion sociale et ce civisme sont essentiellement dues aux milliers de bénévoles associatifs qui s’engagent au quotidien pour éduquer et former les jeunes, créer des espaces de rencontre, d’actions collectives, qui permettent de découvrir que « l’autre » peut être une force supplémentaire et pas uniquement un rival ou un concurrent.
Pourvu que les associations qui produisent des biens et des services d’utilité sociale puissent profiter pleinement de l’engouement pour le collectif qu’a généré cette victoire. Pourvu que l’Etat comprenne qu’il y a de mauvaises économies et qu’ajuster l’équilibre des budgets publics sur le dos des partenaires associatifs revient à couper une jambe de Marianne, car sans l’Education Populaire la République piétine. Maintenant, c’est à nous dirigeants associatifs, citoyens français, de rentrer sur le terrain et de faire la preuve de nos capacités et de nos responsabilités aux côtés des pouvoirs publics….C’est à nous de jouer cette troisième mi-temps sociétale !
Je vous souhaite un bel été et de bonnes vacances si vous avez la possibilité d’en prendre.
Eric Forti, Secrétaire Général