Loi sur la Refondation de l’Ecole, où en sommes-nous après deux ans ?

La loi de refondation de l’Ecole votée par l’assemblée il y a 18 mois, a permis de remettre la question de l’éducation au centre du débat public.

Sous différents angles (réforme des rythmes, redéfinition du socle commun et des programmes, refondation de l’éducation prioritaire,…) un chantier d’ampleur s’est lancé avec pour objectif de retrouver une école moins inégalitaire et plus efficiente, le système éducatif français étant celui qui devient un des plus inégalitaires dans le monde (Cf évaluation PISA 2012). Une réforme aussi globale, est difficile à lire puisqu’elle touche bien des domaines et les différents décrets qui sont votés pour permettre à ce travail de se faire, peuvent questionner, voire perturber les acteurs éducatifs.

C’est pour cela que la Ligue de l’Enseignement a souhaité organiser dans le cadre du salon de l’éducation, un colloque intitulé « Refondation de l’Ecole : 2 ans et après ? ». Cet évènement ponctué de tables rondes et d’ateliers de production a réuni près de 200 personnes issues de toutes les sphères du monde éducatif et a abouti à des propositions qui ont été présentées à Najat Vallaud Belkacem le vendredi 28 novembre.

Les réponses de la ministre vont dans le sens des objectifs poursuivis dans le cadre de la loi de refondation de l’Ecole. Les travaux continueront et s’accentueront sur certains aspects (notamment sur le secondaire dont la réforme devrait commencer dès 2015).

Malgré des volontés politiques qui vont dans le bon sens, des signes continuent de nous alerter sur le fait que les questions de financement ne permettent pas d’atteindre les objectifs poursuivis par cette importante réforme. Ainsi, même si la pérennisation des fonds d’amorçage a été annoncée par la ministre de l’éducation au salon des maires et adoptée par le sénat le 4 décembre, d’autres points doivent maintenir toute notre attention.

Le dernier exemple en date est le décret du 3 novembre 2014 qui élargit la définition du périscolaire à tous les jours où les enfants ont classe. Ce qui fait passer le mercredi après midi (jusqu’à présent considéré comme un temps extrascolaire) dans le cadre du périscolaire. Ceci n’est pas un point de détail puisque la législation qui encadre ces temps n’est pas identique, en particulier sur la question des taux d’encadrement. or, la qualité des activités proposées aux enfants dépend en grande partie de la taille de groupe dans lequel les enfants évoluent. Cet élargissement est annoncé comme temporaire afin de permettre aux collectivités d’avoir de la souplesse pour la mise en place des nouveaux rythmes, qui demandent une organisation plus conséquente dans beaucoup d’endroits. En revanche, nous restons attentifs sur le fait que ces principes dérogatoires ne se pérennisent pas, au risque de perdre la qualité éducative des activités. Et de manière plus large, il est indispensable que les questions financières ne soient pas celles qui arrivent en premier lieu sur l’organisation des réformes, et notamment celles des temps de l’enfant.

L’éducation est un investissement sur l’avenir, de ce fait elle ne peut pas et ne doit pas être rentable.

Auteur

Related posts

Top