Accueillant plus de 80 % des jeunes en service civique, les associations sont les premiers partenaires de l’État qui mise beaucoup sur ce dispositif pour offrir une perspective aux 16-25 ans. La Ligue de l’enseignement est un des acteurs majeurs du programme qui a fêté ses 10 ans en 2020. La Ligue 95 est mobilisée à plusieurs titres.
– Elle abrite, en partenariat avec Unis-cité, un des 25 pôles d’appui départementaux chargés de développer cette forme d’engagement. Il s’agit de répondre au projet présidentiel de faire passer le nombre de jeunes volontaires pour ces missions de 146 000 à 246 000 avant la fin 2022.
– Par ses activités, en propre ou celles de ses associations affiliées, la Ligue 95 est représentative des trois premiers secteurs concernés : éducation pour tous, sports, culture et loisirs.
– Elle pratique l’intermédiation, prenant en charge la formation et l’administration des postes pour le compte de dizaines d’associations, ainsi dispensées de lourdes démarches d’agrément, notamment. Comme tout opérateur, elle est régulièrement contrôlée par l’État qui vérifie que les missions ne sont pas dévoyées, alors même qu’elle forme les référents et les tuteurs. Il est à souhaiter que l’ardeur des contrôleurs se porte aussi sur des structures d’accueil qui n’ont pas les compétences de la Ligue en matière d’éducation populaire, particulièrement d’accompagnement des jeunes.
En effet, nombre d’instances en déficit de ressources humaines utilisent les jeunes en poste comme des salariés, payés dix fois moins que le SMIC. Des services de l’État eux-mêmes ont été pointés du doigt pour ces dérives. Dans l’entourage gouvernemental, on se montre vigilant sur ces secteurs en tension, victimes de réduction de postes.
Mais il faut reconnaître que donner des responsabilités à un jeune, le faire participer à la vie de la structure, lui permettre de s’autonomiser dans sa mission sans verser dans le salariat déguisé reste une vraie difficulté. Cela impose une grande rigueur dans la gestion des ressources humaines, particulièrement en cette période de réduction drastique des subventions accordées aux emplois associatifs
Le bilan, tant qualitatif que quantitatif, du service civique et de son demi-milliard d’euros pour le budget de l’État restera à tirer.