A quelques jours de notre assemblée générale, le Conseil d’administration de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise est en réunion permanente. Le résultat d’exploitation 2014 lourdement déficitaire et l’accumulation des pertes constatées depuis plusieurs exercices a entamé dangereusement notre fonds social menaçant la pérennité de notre association. On le savait, les politiques de réduction des moyens engagées depuis 2012, à tous les échelons des pouvoirs publics, obligent nos administrateurs à repenser complètement notre modèle économique. Nous présenterons lors de l’assemblée générale le plan de restructuration de notre organigramme qui s’appuie sur le licenciement économique de plusieurs personnes. La volonté exprimée l’an dernier de ne pas faire de la masse salariale une variable d’ajustement budgétaire ne peut plus être respectée. Cette position louable imposait un rebondissement de nos actions que nous n’avons pas réussi à réaliser, notamment dans le cadre de la révision des rythmes scolaires. Nous nous sommes véritablement « fracassés » sur la frilosité des collectivités locales à engager des partenariats avec la Ligue 95 dans les domaines de l’animation socioculturelle, de la formation et de l’éducation. Les conséquences à moyen terme d’une approche rigoriste sur le plan budgétaire des politiques publiques éducatives et culturelles seront certainement très lourdes pour la cohésion sociale. Notre société continue d’épaissir le plafond de verre que de plus en plus de jeunes n’arrivent pas à briser. La perte d’espoir des nombreux citoyens qui se débrouillent pour survivre dans cette jungle économique menace le pacte républicain. Le modèle social français reposant sur la solidarité pour financer les retraites, l’assurance chômage et les minima sociaux ne semble plus compatible avec la compétitivité économique qu’impose le marché mondial. Pourtant, depuis les attentats effroyables survenus en janvier dernier, les citoyens sentent bien que l’intelligence collective et la solidarité restent des armes efficaces contre la barbarie. La surprotection, voir la ghettoïsation des riches, ne pourra qu’engendrer l’escalade de la violence entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont plus rien à perdre. Il est impératif de mettre en œuvre dans les meilleurs délais des politiques de lutte contre les inégalités sociales et économiques si nous voulons installer un climat plus serein.
Eric Forti
Secrétaire Général