Pour le huitième débat du cycle Les chantiers de l’éducation populaire, la Ligue 95 avait invité trois spécialistes de l’information et de la désinformation numérique. David Chavalarias, mathématicien, directeur de l’Institut des systèmes complexes (ISC-PIF), unité de recherche du CNRS, coordonnateur du Politoscope, projet citoyen autour du big data,
Victor Chomel, chercheur à l’ISC-PIF, thèse en préparation sur les fake news et la manipulation de l’information, Stéphanie Wojcik, maitre de conférences à l’Université de Paris-Est-Créteil en sciences de l’information et de la communication ont décortiqué quelques-uns des mécanismes à l’œuvre sur les réseaux sociaux aujourd’hui.
Même les plus avertis d’entre nous ne mesurent pas le décalage entre les flux d’information auxquels ils accèdent et la masse des données existantes. Biais cognitifs et algorithmes réduisent l’espace informationnel, démontre David Chavalarias.
Prolongeant cet exposé, Victor Chomel expliquait comment la visibilité des informations n’est plus liée à l’intérêt général, mais le fruit d’algorithmes mis au point pour maintenir les internautes le plus longtemps possible sur leurs plateformes.
Tout en souscrivant à ce constat, Stéphanie Wojcik dressait un tableau plus nuancé d’internet aujourd’hui. Par exemple, des mouvements contestataires forts se structurent sur le net, par exemple autour des # Meetoo, Black lives matter, etc.
La puissance de frappe des Big Tech est impressionnante, mais on peut se battre, par des réglementations contraignantes, comme le fait l’Europe et par l’éducation, comme le font les animateurs de la Ligue 95. Virgil Cassier et Florent Correas évoquaient le travail mené auprès des publics scolaires mais aussi des adultes, parfois plus démunis devant ces nouvelles technologies.
La captation du débat du 15 juin est à voir ici.
La suppression des crédits du fonds pour le développement de la vie associative 2 (FDVA2), décidée par le service départemental à la jeunesse à l’engagement et aux sports (SDJES 95) pour 2022, menace l’avenir de ce cycle de webinaires. Pourtant, le besoin grandissant de nos adhérents d’échanger sur des sujets sociétaux, impose que la Ligue 95 repense son modèle économique pour tenter de pérenniser ce projet d’éducation populaire.
