Dans son dernier rapport (septembre 21),ici, le Haut Conseil à la vie associative (HCVA) montre comment la concurrence s’avère un facteur important de perturbation du modèle économique des associations. Le secteur lucratif n’a que peu à faire avec la formation du citoyen et la transmission de valeurs collectives, leit-motiv des organisateurs de vacances issus des mouvements d’éducation populaire.
Le secteur lucratif ne se contente pas de se positionner sur des activités jusque-là̀ proposées par des associations, il en accapare le savoir-faire au profit de ses actionnaires, sans licence ni autorisation préalable. Les associations qui n’ont pas le réflexe de protéger leur projet associatif apparaissent démunies, expliquent les auteurs du rapport.
Et d’ajouter : « la concurrence a également un impact fiscal sur le budget de certaines associations qui, après avoir vu apparaitre des opérateurs commerciaux sur leur créneau d’activité, se sont retrouvées contraintes de créer un secteur distinct d’activité́, voire de basculer dans une fiscalité́ de droit commun, moyennant une incidence certaine sur leurs tarifs et une répercussion sur le périmètre des publics accueillis. »
L’intérêt général cède le pas
Une autre observation sur la multiplication des appels à projets, appels à manifestation d’intérêt, appels d’offre en tous genres, rejoint le constat de la Ligue, (voir notre webinaire du 9 juin 21 sur le modèle associatif). Les associations se voient contraintes de soumissionner en se faisant concurrence entre elles, quitte à « casser » leurs tarifs, parfois en affaiblissant leur projet pédagogique ou social afin d’espérer emporter le marché́ et ainsi poursuivre leur activité́. Les exemples en sont nombreux dans le domaine des centres aérés et colonies de vacances.
On ne peut que partager le triste constat exposé dans ce rapport : « non seulement le service public et l’intérêt général doivent céder le pas, mais encore l’État est là pour détruire des expériences acquises ayant prouvé leur efficacité, afin de créer, même artificiellement et quoiqu’il en coûte, des marchés et espérer que l’intérêt de tous n’en sera que mieux servi. Les exemples cités par le HCVA montrent qu’il n’en est malheureusement rien. »