Étude philosophique de cas

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En cet après-midi de décembre à Mantes-la-Jolie, une poignée de cadres associatifs planchent sur le cas d’une élève de primaire qui veut faire le jeûne. « Est-ce forcément une question de religion ? ». « Si on n’a pas le droit de priver un enfant de nourriture, peut-on le forcer à manger ? ».

Voilà comment une formation « Valeurs de la République et laïcité » (VRL) amène à se poser des questions juridiques et éthiques. Florent Correas est un des trois formateurs de la Ligue 95 habilités à délivrer le niveau 3 (acteurs de terrain) de ces formations élaborées par l’Agence nationale de cohésion des territoires. Il anime deux journées dans les Yvelines avec la Ligue 78.

« Avec les 27 situations recensées dans le kit VRL, on balaie en gros toutes les questions auxquelles on peut être confronté dans l’accueil des publics » commente Florent. La séquence suivante, consacrée à la radicalisation, donne lieu elle aussi à des questionnements quasi philosophiques. « J’ai du mal à associer tradition et religion » questionne une participante. Les participants débattent alors de la notion de tradition, de modernité, de respect des règles religieuses, etc.

En fin de journée, les commentaires sur la formation que les stagiaires sont invités à faire sont éloquents : l’un reste persuadé que la laïcité est utilisée par l’État comme une religion. Une autre explique qu’elle repart transformée. « On a fait appel à beaucoup de sentiments. Auparavant, j’avais peur du mot laïcité qui résonnait pour moi comme un couperet. »

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