La rentrée scolaire 2018 semble déjà loin derrière nous. Les réformes du système éducatif public s’enchainent et s’accélèrent, sans forcément prendre le temps d’évaluer l’impact qu’elles ont sur la société et en l’occurrence sur la vie des élèves qui sont pour nous avant tout des enfants.
C’est évidemment le procès que nous faisons de la réforme des rythmes scolaires qui, bonne ou mauvaise, n’aura pas eu le temps d’être évaluée avant d’être abandonnée, sacrifiée sur l’autel de la « bonne » gestion des deniers publics. Difficile dans ce contexte de gérer les ressources humaines, bénévoles et salariés, de notre entreprise associative qu’est la Ligue de l’enseignement, dont les fondements reposent justement sur la contribution à l’amélioration de L’École publique et de l’éducation des masses. C’est une constante navigation à vue, au doigt mouillé diront certains, ce qui en matière d’éducation n’est pas souhaitable car inefficace.
Après trois ans consacrés à restructurer notre organigramme pour répondre à la demande de formation d’animateurs périscolaires et mieux gérer les ateliers du même nom, nous sommes contraints d’abandonner cette activité. Il nous faut désormais former des animateurs professionnels ou volontaires, capables de lutter contre les inégalités, le repli sur soi, l’isolement, les discriminations et même la radicalisation tant les besoins de la société et particulièrement de l’École de la République sont urgents dans ces domaines. C’est le lot quotidien des dirigeants d’association d’Éducation Populaire, salariés ou bénévoles, que de constamment rétablir l’équilibre fragile entre la conception des réponses aux besoins et aux attentes des citoyens usagers de nos services ,l’adaptation aux contextes sociaux , environnementaux et économiques, tout en conservant nos ambitions sur le société idéale que nous voulons …
Seule l’intelligence collective et donc la formation et l’éducation des citoyens en cohérence avec L’École, nous permettra d’espérer résoudre cette équation complexe. C’est en tout cas le défi que nous tentons de relever en faisant vivre et perdurer notre mouvement d’Éducation Populaire.