Aux Moussières, dans le Jura, les 35 collégiens en classe de découverte sont à leur aise dans ce centre Vacances pour tous, qui pourrait largement accueillir trois classes de même taille en simultané. Biathlon, ski de fond, les élèves profitent de la bonne neige, juste en face, et de la bonne météo. Bénéficiant de la confiance des parents, l’équipe des encadrants sportifs a en fait bravé les recommandations des autorités académiques locales…
Le directeur du centre espère retrouver un rythme normal dès après les vacances de février. Mais il devra gérer le report des classes annulées et repositionnées, en même temps que les nouvelles réservations.
Annulations en cascade, réservations en chute libre, les classes de découverte sont à la peine depuis bientôt deux ans… À la Ligue 95, l’équipe déplore, pour la période, une sous-réservation des 2/3. Comme les autres structures organisatrices, elle est victime d’un imbroglio administratif. En effet, rien n’interdit les séjours scolaires en théorie, selon le site internet du ministère de l’Éducation nationale. Mais les mesures sanitaires, et surtout les incitations des autorités académiques locales à annuler ou reporter des sorties et séjours, conduisent à une interdiction de fait dans les pires circonstances.
Pour les opérateurs, comme la Ligue de l’enseignement et Vacances pour tous, déjà fragilisés par les vagues épidémiques précédentes, cette situation épuise les équipes et n’exonère en rien des charges de structures et des engagements financiers auprès des partenaires (guides, moniteurs de ski, remontées mécaniques, transporteurs…).
Pour les enfants et leurs enseignants, les effets sont bien sûr délétères aussi.
De graves manques à gagner non compensés
En empêchant de fait la tenue des séjours tout en ne prononçant pas d’interdiction administrative, les autorités publiques reportent la pression sur les écoles et les organisateurs de classes de découverte sans proposer d’accompagnement économique.
L’UNAT, qui regroupe les associations de tourisme social, dont la Ligue, est montée au créneau en interpellant le Premier ministre début janvier. Elle demande la reconduction ou la création d’un dispositif de soutien pour les activités de tourisme social et les séjours éducatifs (sur les coûts fixes, les indemnités d’activité partielle, les charges et impôts…).
Voir ici la lettre type aux pouvoirs publics locaux pour soutenir les classes de découverte.