Avec quatre sessions Bafa ouvertes en parallèle, le service formation de la Ligue 95 a tourné à plein régime ces dernières semaines. Zoom sur un stage de formation générale proposé en externat à Pontoise. Grâce au financement de la ville, complété par la Caf, les 20 stagiaires n’ont rien déboursé. Il appartenait à Florent et Hawa, les deux formateurs, de remplir une mission délicate. En effet, inculquer le sens des responsabilités, l’énergie de meneur de jeux, la capacité de conteur, la confiance en soi et bien d’autres qualités indispensables aux animateurs, le tout en huit jours, cela ne va pas de soi.
« Au début, j’étais en stress. Puis je me suis dit que les autres, c’était pareil pour eux aussi » confie à Florent l’un des participants lors de l’auto-évaluation de son activité chant. Pendant ces entretiens individuels, chaque jeune se voit apprécié avec bienveillance : « un point de vigilance. Essaie d’aller bosser avec tout le monde, pas seulement avec ton groupe de copains », recommande Florent à l’un. Un autre s’entend répondre à sa propre note négative sur l’écoute et le sens de l’autre : « point de vigilance, là, on le met en objectif, c’est un gros enjeu, d’accord ? ».
Dans cet exercice, chacun a en tête la recette magique du Psaadrafra, connue de tous les animateurs. P comme préparation, S comme sensibilisation, A comme aménagement, A comme accueil, D comme déroulement, R comme rythme, A comme animation, F comme fin, R comme rangement, A comme analyse…
De l’imaginaire mais encadré
Une éclaircie météo permet de tester les participants dans leur aptitude à imaginer un jeu de plein air. Au retour en salle, le groupe est invité à tirer le bilan de ses propres propositions et de celles des autres. « Travaillez l’imaginaire », conseille Hawa. « Ayez bien conscience que tout le cadre du jeu que vous instituez doit être posé à partir des règles. Comment vos 6-9 ans vont se déplacer d’un stand à l’autre ? », interroge Florent.
La Ligue 95 organise une quarantaine de stages par an, qu’il s’agisse de sessions générales de huit jours, comme celle de Pontoise, évoquée ici, ou de modules d’approfondissements sur six jours. Grâce aux séjours de Vacances pour tous, la Ligue 95 est également en mesure d’offrir à ces animateurs en herbe des points de chute pour leur stage pratique de 14 jours. Des formations sont réalisées en internat, d’autres le sont en externat, faisant varier le coût supporté par les participants. Le montant financier varie aussi selon que l’on s’inscrive à titre individuel ou que l’on soit intégré à l’un des programmes partenariaux montés avec des communes, Pontoise, mais aussi Cergy, Auvers-sur-Oise, etc.
Aujourd’hui, nationalement, 50 000 jeunes environ se voient délivrer le Bafa par les services académiques de leur département. En Île-de-France, une trentaine d’organismes assurent ce parcours de formation, des plus modestes structures aux grosses associations d’éducation populaire à l’instar de la Ligue de l’enseignement.
Le public des jeunes aptes à se former au Bafa a rajeuni de deux ans par la volonté de l’État cherchant à remédier à la pénurie d’animateurs (décret du 14 oct. 2022). Un apport de sang neuf pour les centres de loisirs et les colos, sans doute, mais une responsabilité et une charge de formation sans doute aussi complexifiées pour ceux qui les encadrent.
Pour toute information sur les formations Bafa dispensées par la Ligue de l’enseignement Île-de-France, voir ici.