Depuis son lancement par la Ligue de l’enseignement en 1999, 100 000 visiteurs se pressent chaque année fin novembre dans les allées du Salon de l’éducation, Porte de Versailles. L’événement est désormais séparé en deux, un volet professionnel autour de l’innovation, du numérique et de la pédagogie, Éducatech, et un volet grand public, le Salon européen de l’éducation, consacré à l’orientation.
Parmi les conférences de haut vol, celle intitulée « Utiliser autrement les réseaux sociaux. Quelles initiatives pédagogiques pour émanciper la jeunesse », résonnait avec une des activités phare de la Ligue 95, l’éducation au bon usage du numérique. Sur l’estrade, Jennifer Elbaz, chargée de mission éducation au numérique à la Cnil, Bénédicte Lesage, présidente du groupe de travail éducation aux médias, transition écologique et santé publique, Déborah Elalouf, présidente de Tralalère. Leurs interventions donnaient à voir la mobilisation des acteurs en faveur d’un numérique à la fois ouvert et protecteur de la vie des enfants et adolescents.
Combattre les préjugés
Loin d’une mise au pilori du numérique, les participants étaient invités à en mesurer les bienfaits pour l’éducation, l’enjeu étant de donner les moyens à ses jeunes usagers de s’en saisir pour le meilleur. Cette problématique est notamment exposée dans la tribune parue le 19 novembre dans Le Monde « Nous proposons un chemin : promouvoir une éducation graduée au et par le numérique ayant pleinement sa place à l’école ». Dans les 140 signataires, professionnels de l’éducation, chercheurs, associations, entrepreneurs, au 25 novembre, figuraient quatre membres de la Ligue de l’enseignement.
Laissons les auteurs de la tribune conclure :
« L’école et ses partenaires doivent faire le choix d’une meilleure réussite éducative par le numérique. Nombre de ressources numériques éducatives françaises, construites à partir des données issues de la recherche scientifique, ont fait la preuve de leur utilité pédagogique. Elles permettent d’acquérir des compétences de manière plus fluide, intuitive et adaptée aux réalités contemporaines. Elles peuvent contribuer à éviter le décrochage, la déscolarisation et les biais liés au genre ou à l’origine sociale observés dans l’évaluation des compétences des élèves. Elles stimulent la curiosité et la confiance. Loin des écrans qui isolent et accaparent. »