Monsieur le Secrétaire d’État chargé de la vie associative,
Le 21 avril à l’Assemblée nationale, vous avez tenu des propos rassurants pour les dirigeants associatifs qui se battent pour la survie de leurs structures. Nous assurant de l’aide de l’État, vous avez affirmé : nous avons voulu que les associations puissent rentrer dans tous les dispositifs de droit commun pour les entreprises – reports de charges, prêts garantis par l’État, fonds de solidarité, chômage partiel… Vous avez ajouté : beaucoup d’événements portés par des associations doivent être annulés à cause du Covid. L’État leur versera quand même les subventions prévues pour ces projets. Et pour concrétiser ce soutien, vous avez précisé qu’une circulaire interministérielle serait publiée « dans les prochains jours ».
À l’heure où nous publions cet article, soit à plus de deux semaines de votre déclaration, nous attendons toujours cette circulaire.
Plus inquiétant encore pour la pérennité de nombre de nos associations, les services de l’État, au niveau central comme déconcentré, amputent les subventions qu’ils avaient prévu de nous verser. Ainsi, la direction départementale de la cohésion sociale du Val-d’Oise a annoncé à notre fédération une diminution budgétaire de 11,5 %.
Cette annonce est révélatrice de l’incompréhension observée chez nos gouvernants. Dans le soutien à l’activité économique, le Gouvernement ne reconnaît en effet que deux formes d’économie : privée marchande ou publique. L’économie sociale et solidaire, particulièrement lorsqu’elle est non lucrative, semble donc placée dans un trou noir, elle qui pourtant, salarie, en France, près de 2,5 millions de personnes !
Pour espérer bénéficier en proportion correspondante de l’enveloppe astronomique engagée par Bercy pour soutenir la vie économique, 110 milliards d’euros, il va falloir que les dirigeants des entreprises de l’ESS déploient une grande force de conviction.
A lire ici, la tribune de Jérôme Saddier, président d’ESS France, qui regroupe les têtes des réseaux nationaux des entreprises de l’ESS.