13 novembre 2015 – Gérard Detilleux

De tous temps et par tous les temps,
Les espérances gagnent à tâtons…
Avec de violents retours de bâtons.
C’est par ces deux rimes de réflexion,
Que je terminais un texte intitulé « 7 janvier »
Craignant déjà de cocher un autre jour au calendrier…
J’appelais de mes voeux, de chacun une implication
Pour que progressent l’instruction et aussi la raison
Car, souvenez-vous, nous étions restés éberlués
Que les illuminés de Charlie aient grandi dans nos quartiers
Après un printemps et un été, à cela rien de changé
Mais aujourd’hui nous sommes abasourdis qu’au coeur de Paris
Explose une violence qui, jusqu’ici, n’existait que loin d’ici
Quotidiennement à Beyrouth, tout autant à Benghazi
Ou encore récemment dans un musée de Tunisie
Terrible démonstration : nulle part on n’est à l’abri
Des métastases du cancer qui ronge Irak et Syrie

On sait comment s’est installée la maladie
Un comportement discutable avec nos amis des Etats-Unis
Sur le terrain favorable de conflits ouverts depuis des décennies
On sait ce qui a contribué à la contagion jusqu’à nos régions
Des nations qui n’ont jamais à l’Europe donné une ambition
Qui aille au-delà de la gestion des affaires de pognon

Alors verrons-nous grandir une coopération régionale
Qui permette d’escompter une régression
Entendrons-nous des décisions politiques originales
Qui nous mette sur le chemin d’une rémission
Et enfin de cohérentes positions internationales
Qui laisse entrevoir à terme une guérison ?

Car au-delà de leurs messages de compassion
Et de l’émotion touchante des populations
Cela dépend bien du concert des nations
Qu’un concert à nouveau ne soit pas la cible
De fêlés qui se foutent bien du Coran et de la Bible,
Ils ne font pas une guerre de religion
Car leur religion, c’est la guerre
En réalité dans leur aveuglement sectaire
Ils honnissent tout ce qu’ils avaient espéré :

Un verre, un café dans le bistrot du quartier
Une soirée au cabaret, au musée, au ciné
Se laisser bronzer sur les pelouses du Trocadéro
Un gueuleton ou un sandwich, mais d’abord l’apéro
Des nanas en jupe mini qui sourient aux vitrines
Des mecs éméchés qui eux sourient aux latrines
Des pelles qui se roulent sur les bancs publics
Des belles qui roulent en vélo électrique
Mamie bientôt millionnaire en jouant au loto
Le maillot des bleus sur les épaules des ados
La gay-pride et ses animations psychédéliques
Les enfants qui vont gratos à l’école publique…

Ce soir je ne sais comment terminer…
A Paris ou ailleurs, la barbarie peut se répéter…
Face à elle nous semblons soudés pour le moment
Voilà quelque chose de plutôt réconfortant
Mais j’entends aussi crier « même pas peur »…
Je crains que cela ne cache une certaine terreur
Et un pays en tourments, ça, ce n’est pas rassurant !
Une fois encore il faut en appeler à la raison
Et à l’éducation. Car le pire, ce serait l’abandon !

Gérard Detilleux
Président d’honneur de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise

Gerard Detilleux

Crédit photo : Gérard Detilleux – tous droits réservés

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